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Atelier-Idéo-grammaire

Tiroir
aux vieilleries 1967
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Un itinéraire...
Origine
:
1911:
Naissance à Clavesana (Italie) de Joseph, fils de Giovanni Alocco (Ouvrier
agricole) et de Maria Giugiale (Employée dans une filature)
1912: Naissance à Nice d’Angèle Bernardine (dite Yvonne) fille d’Attilius
Arthur Villa et de Baptistine Pisano
1922:
Giovanni Alocco arrive à Nice, où il sera manoeuvre dans les travaux publics,
puis au Gaz de France. Rejoint l’année suivante par sa femme et ses trois
enfants.
1927:
Attilius Villa et sa famille deviennent français par naturalisation 1931:
Jean Alocco et ses enfants deviennent français par naturalisation
1934:
Mariage à Nice de Joseph Alocco (Boucher) avec "Yvonne" Villa (couturière)
1937
le 8 février, naissance à Nice de Marcel Louis ALOCCO. Enfance à Nice,
dans le quartier du Port, scolarité à l’école communale Pierre Merle,
au Cours Complémentaire du Port, au Lycée Masséna.
1952
Première trace d’un travail artistique conservé: nu couché en argile vernie,
non daté. Toutes les autres productions de cette période ont été détruites.
1954
Premier prix d’aquarelle et de dessin à l’Ecole
Municipale (Villa Thiole). Le directeur Edouard Fer et son professeur
Thérèse Charbonnier lui conseillent d’entrer
à L’Ecole des Arts Décoratifs.
Préfère le Lycée (dans la section M’, la
plus scientifique !) puis la Faculté des Lettres.
1957
« Je ne puis que vous encourager, vous recommander de lire les grands
poètes qui donnent à tous un exemple d’exigence envers leur art. Soyez
vous-même, travaillez et vivez. Il m’est matériellement impossible de
vous donner d’autres conseils ». Lettre de l’éditeur-poète Pierre Seghers
(21 mai 1957)
1958
Fait la connaissance de Ben, qui vient d’ouvrir sa boutique rue Tondutti
de l’Escarène, à Nice, lieu des nombreuses rencontres qui vont le conduire
à s’intéresser à la peinture américaine contemporaine, aux Nouveaux Réalistes,
à Fluxus. Rapidement va collaborer à ses publications « Art Total ».
1959
Lettre de Jean Cayrol, 16 mars 1959, à propos du manuscrit de «Poèmes adolescents» : « Ce que nous aimons dans vos textes, c’est une grande poussée
poétique pour forcer le sentiment du malheur que vous avez en vous.(...)
Vous avez un sens profond du "maléfice" en poésie et sûrement, bien des
fois, la petite lumière de votre poésie éclaire les ténèbres qui vous
entourent.(...)Nous préférons quant à nous, les poèmes Poésie III, PoésieV,
Oeuvre, Duo, et surtout Poème, Prière, Prose.» Publication: "Poèmes adolescents",
Millas Martin Ed, Paris décembre 1959.
1961
Crée la revue de poésie (polycopiée) Caprice
1962
Produit des collages dans lesquels figurent quelques petits objets.
Crée avec Jean-Pierre Charles et Régine Aizertin-Robin rencontrés à Aix-en-Provence
la revue Identités,
qu’il dirige. En 1965 et 1966 une association "Identités"
sera créée pour des activités de soutien à
la publication, qui produira plusieurs spectacles de
théâtre et poésie, Beckett, Michaux,
Dadelsen...
La revue fera l'objet d'une réédition intégrale
(n° 1 à n°13-14, de 1962 à 1966) en portofolio 50
x33 cm (L'Ormaie, 1998)
"Identités" est créé à Aix-en-Provence au printemps 1962
avec le concours principal de Régine Aizertin-Robin. Le titre est celui
d'un poème d'Eluard, du recueil "Cours naturel"(1938). Poème dédié à Dora
Maar et "féministe": c'est l'interprétation et l'argument que donnait
alors R. Aizertin en le proposant. Le pluriel ne fut pas toujours remarqué,
qui pourtant était essentiel au sens.
A la question de Jean-François Maure, "Pourquoi Identités?" Jean-Pierre
Charles dans une lettre du 1er Juin 1965 m'écrivait avoir dit:"Réponse
claire et vaseuse à la fois: ne pas crever; faire quelque chose dont j'aie
la preuve matérielle." Je suppose que chacun, à la fondation, aurait pu
ainsi exprimer sa motivation. J.P. Charles n'a que vingt ans à la création
et manque encore plus que moi d'expérience, mais il sera le seul à publier
dans toutes les parutions au moins un poème et, en l'absence de comité
de rédaction —toutes les autres participations étant épisodiques,— sera
aussi le seul à contribuer aux orientations jusqu'au dernier numéro. Avec
son concours, j'assumerai jusqu'au bout la direction."
Marcel
Alocco
Souvenirs d’Identités,
préface à la réimpression intégrale
des 14 numéros d’ Identités,
L’ormaie, Vence 1998
Jean Cayrol (Lettre du 21 Juin 1962), à propos d’un manuscrit qui
restera inédit: «Monsieur Smadja, librairie de la rue Monsieur le Prince, a bien voulu
nous communiquer votre manuscrit « Alchimie tes yeux ».
Nous en avons pris connaissance avec intérêt. Vous nous
proposez ainsi en quelque sorte une célébration de la
femme, de son visage, de ses rêves. Nous avons été
sensibles à votre volonté d’éclairer de
l’intérieur une écriture qui ne se laisse jamais
surprendre en état de coquetterie poétique et refuse les
artifices littéraires. Nous regrettons toutefois que dans cette
perspective vous ayez cru devoir parfois trop évidemment faire
passer l’idée avant l’écriture, ce qui
à la limite vous entraîne plus à dire
qu’à signifier et présente votre manuscrit comme un
recueil de méditations, quant à notre avis il devrait se
présenter comme un dépassement de votre
méditation: le dessin d’un lieu poétique. »
1963
Interview de Marcel Alocco à propos de Identités et de la poésie dans
Tout n°1, publié par Ben (polycopies sous couverture imprimée). Pendant
l’été, en permission à Nice, première rencontre avec Fluxus.
1962-1964
Service militaire. La presque totalité les travaux antérieurs disparaissent,
probablement détruits. N’ont été conservés des années antérieures, en
son domicile niçois, que quelques papiers de petit format, parmi lesquels
une série de portraits et autoportraits, études au crayon ou à l’encre
de Chine datant de 1958 à 1960, et quelques collages postérieurs à 1962.
Portrait de l'artiste (Bande Objet n°6) 1966
1964
Retour à Nice, où il entreprend l’écriture de Au présent dans le
texte, qu’il termine l’année suivante. Travail dans l’esprit Fluxus
concrétisé par des Poèmes objets, boites, "Events". Textes divers dans
la revue Tout de Ben. Dans le n°7, Eprouvette n°10; dans le n°8, un Event,
L’oeuf à la coque. ..
.J’ai eu envie de trouver un moyen de travailler à la fois
sur la forme et sur la langue. Montrer comment la forme pouvait prendre
sens du seul fait de se matérialiser. D’abord travail commenté sur les
objets, le « Tiroir aux vieilleries », puis des associations libres de
formes et de mots, « l’Idéogrammaire ». M’étant passionné auparavant pour
Dada et le Surréalisme, mais dans une approche théorique, universitaire,
j’avais l’idée d’une démarche artistique plus large que la « discipline
picturale ». J’étais prêt pour Fluxus, en somme....
Marcel
Alocco
entretien avec E. Valdman,
Edouard Valdman, Le Roman de l’Ecole de Nice,
Ed. La différence, 1991
.
1965
Travail de peinture-écriture sur les miroirs, objets "Fluxus". Rencontre
ou bien lie mieux connaissance avec Arman, Martial Raysse, Bernar(d) Venet,
Claude Gilli, Jean-Claude Farhi, Robert Malaval... Parution du n°11/12
d’Identités (Ecole de Nice) daté été 1965.
Dans les dix années suivantes Marcel Alocco tentera autour de ses publications
ou dans des manifestations des regroupement d’artistes qui seront à l’origine
notamment d’INterVENTION, du Groupe 70... et d’expositions comme De
l’unité à la détérioration, Une Semaine au Présent et les deux L’avant-Garde
en France (1972 et 1974) au Théâtre de Nice, des participations niçoises
aux Salon d’automne (Lyons1968 et 1969), à Environs (Tours 1969,
1970 et Tours avant 1970 dans Tours Multiple en 1982), du
cycle d’expositions Galerie Boudin, (dont Pour la peinture ).
Infléchit et diversifie l’orientation d’Identités avec des textes de H.
Giordan, A-M. d’Ans, Ernest Pignon, Jean Gilli, et sur la culture occitane
J.Larzac et Serge Bec, et présente "La Beat-Génération"(par Jean-Jacques
Lebel), l’Ecole de Nice, le Lettrisme (I.Isou, M. Lemaître).
Rencontre déterminante avec George Brecht, qui par un ensemble consacré
à "L’événement Happening" comprenant un interview de John Cage et un entretien
à Villefranche-sur-Mer entre George Brecht, Ben, et Alocco,
permet à l’esprit Fluxus d’entrer dans Identités. Cet entretien «
Conversation sur autre chose » sera repris plusieurs fois, notamment
dans Art Press, puis Data (Mars 1976), Al Dante (Marseille 1995), et dans
« Book of the Tumbler on Fire » anthologie des
textes de G. Brecht, édités par Giano di Maggio et Henry Martin, Multhipla Edizioni, Milan
1978.
Robert Filliou propose un choix de jeunes poétes japonais (présentation
"en japonais" par Robert Filliou). Après la rentrée, par l’intermédiaire
de Ben et devant sa boutique, fait connaissance ( fin 1965 ou début 1966)
avec Claude Viallat, qui enseigne à L’Ecole des Arts Décoratifs, rue Tondutti
de l’Escarène.
Le
terme a été utilisé en 1961, dans le journal
Combat, sous la plume de Claude Rivière. On m’a dit que
l’idée venait de Martial Raysse, qui y tenait beucoup.
Mais ce n’est qu’à partir de 1965 que le nom «
Ecole de Nice » a commencé à être vraiment
mis en avant: deux ou trois pages d’Otto Hahn dans
L’Express, les Actualités Gaumont, le dossier pour
Identités préparé avec la collaboration de Ben...
Ce numéro, intitulé « L’Etre et le
Néon », et consacré à L’Ecole de Nice,
m’a valu d’être abandonné de presque tous ceux
qui collaboraient initialement à la revue. Puis avec George
Brecht et Robert Filliou, installés à Villefranche,
toujours avec l’aide de Ben, nous avons publié un
numéro Fluxus-Happening.
Marcel
Alocco
Entretien avec Edouard Valdman,
Edouard
Valdman, Le roman de l’Ecole de Nice,
La Différence Ed. Paris 1991
1966
Parallélement aux Bandes-Objets, début d’un nouveau travail pictural sur
le rapport formes-mots: période Idéogrammaire.
Publication par George Maciunas de son « Expanded Arts Diagram »
(in Fluxfest) où M. Alocco figure dans le courant
Fluxus.
Lettre ouverte à François Pluchart, tract imprimé de quatre pages, daté
du 23 août 1966.
Galerie A, Nice, "Le Litre de Var Supérieur rouge coûte 1F60" (Alocco,
Ben, Bozzi, Brecht, Chubac, Dietmann, Farhi, Mosset, Klein, SergeIII Oldenbourg,
Viallat)
(...)
les gestes et l’esprit du groupe Art Total, accentués par l’influence
de Cage, de Brecht et de Fluxus, ouvrent une porte qui voudrait changer
l’art. C’est l’exploitation du détail (une allumette par terre) de la
subtilité (une exposition qui n’a pas lieu) bref de l’idée à l’état pur.
C’est le cas, sur le plan niçois, des Remarques de Bozzi, de la boîte
retournée d’Alocco, des contenus de S. Oldenbourg, du voyage au Pakistant
de D. Gobert, des vieilles dames de Bruno Duval, et de la musique de R.Erébo.
Ben
Encore un tract inutile
dans lequel Ben essaye de se placer
tract polycopié daté du 18 septembre 1966

FLUXUS : "Le son du velours noir " Théâtre des Carmes, Avignon, 12 avril 1968
Mais
dans la perspective de George Brecht, la peinture devenait un "arrangement"
comme un autre. De plus Fluxus, il me semblait, - c’est peut-être une
vision personnelle, orientée par mes préoccupations d’alors-, cultivait
la non-délimitation des genres. J’avais par exemple proposé, dans cette
perspective, un "event" intitulé: Le son du velours rouge; il s’agissait
tout simplement de déployer un coupon de velours, vert d’ailleurs, sur
la scène, en présentant ce geste comme une composition musicale.
Marcel
Alocco
Une démarche en crabe,
premier entretien avec R.Monticelli
Artitudes International n°24-26 juin 1975

FLUXUS: "La Table" de R. Bozzi, M.Alocco et B.Vautier. (Ben Arman Alocco) 16 mars 1966
1967
Développe et expose "Le Tiroir aux vieilleries". Parallèlement à l’Idéogrammaire,
expérimente les premiers travaux sur des draps de lit, qu’il est impossible
de travailler totalement dépliés dans son espace restreint. Echanges d’envois
postaux avec R. Johnson et G. Brecht, Mieko Shiomi et quelques autres.
Participe par envois, publications et expositions aux activités de "poésie
visuelle" et de "poésie concrète".Suite à une conversation avec l’architecte
Guy Rottier, conçoit un "Musée Fluxus" ou "Musée sans architecture", avec
ses idéogrammes présentés sous les fonds de verres. Loue, rue Tondutti
de l’Escarène, sous un toit en pente, une petite chambre de bonne, qui
lui servira d’atelier jusqu’à la fin de l’année suivante. Ce sera le lieu
de quelques réunions INterVENTION, dont celles où seront préparées les
publications. Invité par Villeglé au Salon Comparaisons (Musée d’Art Moderne
de la Ville de Paris) avec une toile de l’Idéogrammaire refusée quelques
semaines plus tôt, à Nice, par La Jeune Peinture Méditerranéenne
L’intense
activité d’expositions et de publications des années 1966 à 1970 ouvre
des rapports nouveaux avec des individus ou des groupes créateurs en France
et à l’étranger, comme ceux de des revues Chemin puis Chorus,
OU d’Henri Chopin et Ailleurs de Carmelo Arden-Quin, J.Blaine,
J-F Bory, et pour l’Italie D.Palazzoli, G.E.Simonetti, Mario Diacono,
G. Chiari, M.Osti, Ferdinando Albertazzi, Ugo Carrega, Luciano Fabro,
Magdalo Mussio, Ugo Nespolo, Giancarlo Nanni, Claudio Parmiggiani, Carmen
Gregotti, Maurizio Nannucci..., mais aussi vers les groupes Fluxus ou
voisins comme Ray Johnson, The Something Else Press de D. Higgings aux
U.S.A., autour de Knizak et Iindrich Chalupacky à Prague, Carlos Ginzburg
en Argentine (Cayc), Andrezej Partum (Bureau de la poésie, Varsovie) Zaj
avec Juan Hidalgo en Espagne, et Fluxshoe de Robin Crozier en Angleterre...
En août, exposition personnelle, « Le Tiroir aux vieilleries »
au Laboratoire 32 de Ben.
Participe activement à Actes, association de spectateurs qui conduira
à la création à Nice par André Malraux d’un Centre Dramatique National
à Nice dirigé par Gabriel Monnet.
Participe à la première exposition de "L’Ecole de Nice",
Galerie A.de La Salle (Vence, 18 mars-18 avril).
Création, avec Francis Mérino, de la revue Open (4 numéros) qui accueille
divers courants des avant-gardes: Henri Chopin, George Brecht, Daniella
Palazzoli, Emmet William, Gianni-Emilio Simonetti, Ben, Robert Bozzi,
Paul-Armand Gette, Julien Blaine, Robert Pinget, Erik Dietman, Giuseppe
Chiari, Ernest Pignon-Ernest...)
En juillet Claude Viallat quitte Nice pour Aubais (Gard) et dès octobre
est à Limoges: une correspondance très active s’établit jusqu’à l’automne
1970, permettant des échanges d’informations et des invitations réciproques
à de nombreuses expositions.
Organise en décembre à Nice avec D. Palazzoli une exposition des affiches
de Ed 912, de Milan. Co-organise avec Ben (Invitation au nom de Open-Fluxus-Art
Total) « Le Hall des remises en question » où il invite
Gianni-Emilio Simonetti, D. Palazzoli, Dolla, Saytour, Viallat... M. Alocco
propose le mercredi 27 à 21 h. une CO.OPER.A.CTION: les participants sont
invités à écrire une lettre qui sera au hasard envoyée à une personne
figurant dans son carnet d’adresse. Il y eut des réponses...
George Maciunas annonce parmi ses projets de publications, dans la Fluxnewsletter
du 8 mars 1967: Marcel Alocco, Events in box. La version en anglais (dont
le double n’a pas été conservé) envoyée par l’intermédiaire de Ben, et
qui aurait donc dû figurer dans les archives Fluxus de Maciunas, semble
avoir été perdue.
Publication dans le numéro de Tout que publie Ben en octobre 1967, de
9 Events indiqué "Musique"et 9 Events qualifiés "Pièces".
Je
suis passé (comme dit Ben) j’ai (dépassé) dans les tournants. Salue. Arman
Tout cela mériterait une longue étude, disons seulement que c’est fort
intéressant. Une réserve sur les textes manuxcrits difficilement lisibles.
Dans l’ensemble j’aime assez. Robert Erébo.
What’s about the " Topographie annecdotée du hasard". Bernard Venet.
Quelques réactions et critiques à nos manifestations galerie B.D.D.T.
Revue polycopiée Galerie Ben Doute de tout présente (novembre 1967)
(Fluxus)...
Ce fut la liberté d’affirmer que jouer musique, peindre et
écrire pouvaient se marier; et que la peinture pouvait affronter
le terrorisme alors régnant de l’objet au nom du principe:
« pourquoi pas? ». Ce fut aussi la liberté de se
joindre à d’autres entreprises non-contradictoires, comme
celle d’aller sonder le mécano du peintre en travaillant
dans le tableau ses éléments constitutifs. D’oser
garder ce regard « économique » qui s’attache
aux « à-côtés » de la pratique dans
« La peinture déborde », et suivre jusqu’au
fil détissé la plus petite particule signifiante du
tableau...
Marcel
Alocco
L’inventeur de Fluxus, Happenings et Fluxus
Galerie 1900-2000, Galerie du génie, Galerie de Poche, Paris 1989.
On ne peut évidemment ignorer la double coulée de
Gilli, les épures monumentales de Venet, le portrait aux ciseaux d’Alocco
et sa très belle oeuvre blanche: « Nuit-ETrEINTE ».
Michel
Gaudet
"L'Ecole de Nice à Vence" Le Patriote Côte d'Azur,
26 mars 1967.
1968
Exposition « Idéogrammaire, chapitre premier » Galerie Alexandre de La
Salle, à Vence. Premier catalogue d’exposition personnelle avec textes
de Daniela Palazzoli, Mario Diacono et Ben (Février).
Systématise
à partir d’avril les Détériorations et les Brouillages d’un signifiant,
sur toiles avec châssis ou tissus libres.
Une
des dernières participations actives à Fluxus avec le concert donné en
Avignon, Théâtre des Carmes, en mars. A cette occasion, distribution du
tract polycopié « Six événements à consommer sur place ».
Pour le Salon de la Jeune Peinture, au Musée d’Art Moderne de la Ville
de Paris, projet accepté d’une salle de tendance (avec Alocco, Buraglio,
Dezeuze, Dolla, Saytour, Rouan, Viallat,...) dépôt des toiles le 29 mai,
vernissage le 4 juin.
Suite aux "événements", le salon est annulé.
Prévue depuis trois mois, la première exposition de plein air, avec réalisations
de travaux sur place, Alocco, Chubac, Saytour , Viallat, « Quelque
Chose » a lieu le 18 mai sur la plage de Cannes, et sera suivie d’autres
en Italie (Anfo, Fiumalbo...). En août, lors d’un passage de Viallat à
Nice, peinture de deux toiles Alocco-Viallat, qui ouvrent une série «
d’oeuvres croisées » de 1968 à 1971, avec Ben, Charvolen, Dolla, Maccaferri,
Isnard etc...
Rencontre avec Giancarlo Nanni qui, avec l’actrice Manuela Kustermann,
anime à Rome au Théâtre La Fede un groupe d’avant-garde (Spacex Re(v)action)
composés de peintres, d’écrivains de poètes et d’acteurs à la recherche
d’un nouveau langage théâtral.(Cf Cat. Identité italienne, Centre Pompidou,
juin 1981). Exposition personnelle Circolo la Fede, à Rome (Octobre).où
il montre dans l’espace son travail de répétition-détérioration d’une
forme et transparence du tissu support.
Autour de la publication de deux cahiers ronéotypés, Raphaël Monticelli
et M. Alocco créent le groupe informel INterVENTION. Ils rédigent et signent
INterVENTION"B", « Basic-Poésie », et le tract manifeste INterVENTION
"A" signé par M. Alocco, Amanda, C. Arden-Quin, Ph.Chartron, N.Dolla,
H.Giordan, R. Monticelli, P. Saytour, Cl. Viallat. Ce texte sera reproduit
dans la catalogue de Environs (Tours, mai 1969) et dans Amodulo
(Milan) dans Chroniques de Art Vivant n°33 (octobre 1972)... Décembre:
mariage à Nice avec Hélène Lemière.
(...)
j’ai repensé à cette boîte de peinture que j’ai exposée en 1968, sur laquelle
j’avais simplement ajouté la mention "seule vraie peinture". Un demi-kilo
de vraie peinture en effet, achetée dans un supermarché, mais que nul
ne peut voir. Elle est peinture, absolument, plus qu’aucun de mes tableaux,
mais ici la peinture affirmée n’est pas vue. Elle est, poétique: efficace,
pas monochrome, mieux: tout-couleur et invisible.
Marcel
Alocco
Imparfait dans le texte,
entretien Monticelli-Alocco
"Alocco, Cahiers de l’Amourier" Raphaël Monticelli
Juin 2000, Ed L ’Amourier
1969
Pierre Pincemin propose à Claude Viallat une exposition réunissant les
artistes «peinture analytique» qui deviendra La peinture en question,
à L’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Refus de participer de certains
parisiens pressentis par Viallat, (Ristori, Rouan, Mosset, Cane... ) M.
Alocco, chargé avec P.Pincemin de l’organisation, propose au dernier moment
d’inviter Bernard Pagès.
Réponse à une enquête de "Galerie des Arts" à propos des « anartistes »:
« Parce que la peinture n’est qu’un matériau parmi d’autres...matériau
qui n’a aucun autre sens que celui que parvient à lui donner par "mise
en situation" qui lui est propre l’anartiste qui l’emploie. Seule l’attitude
qui consiste à considérer qu’il n’y a pas de possibilité d’expression
hors d’un matériau privilégié est dépassée ».
Participation au Salon de Mai sur invitation de César.
Demande à R. Monticelli ses premiers textes de critique pour présenter
son travail, à l’occasion de l’exposition IN terVENTION (Alocco, Dolla,
Saytour, Viallat) Rome, Circolo La Fede, puis pour l’exposition Environ,
à Tours, où invité à composer une « salle de Niçois » il propose Alocco,
Ben, Chubac, Dolla, Farhi, Maccaferi, Miguel, Pagès, Saytour, Viallat,
et demande à R. Monticelli d’écrire la présentation: « Origine Nice
».
Commencent des échanges épistolaires et une série de rencontres avec Gervais
Jassaud, qui se traduira par la collaboration à deux numéros de la revue
Génération l’année suivante, et à l’illustration de son livre Manuel de
Guérilla (1971). M. Alocco oriente Gervais Jassaud, en recherche d’illustrateurs,
vers Viallat, Dolla, Charvolen... (Il me faudra penser aux illustrateurs
du prochain numéro. Vous m’aviez proposé quelques noms parmi vos amis?
lesquels dois-je contacter?[ lettre du 10-3-70] ). La participation
de G.Jassaud à Textruction, avec M. Vachey, permettra aussi un rapport
privilégié avec le groupe qui se prolongera par des collaborations avec
Gérard Duchêne et Jean Mazeaufroid qu’il retrouvera à Paris dans l’activité
de la Galerie Association « 30 » rue Rambuteau.
En décembre, Galerie A. de La Salle, Vence: Le degré zéro + x. (Dépliant
avec Texte de M. Alocco) En décembre, publication par P.J. Oswald du roman-poème
Au présent dans le texte.
Le manuscrit, sous le titre de « Musique de la vie », transmis par un
ami à une dame portant le nom d’un gros éditeur parisien lui valu la réponse
ci-dessous (lettre du 28 juin 1967), atténuée précisa-t-elle au téléphone
au transmetteur: « car votre ami est fou » lui aurait-elle dit...
«
Malheureusement, cet ouvrage a déjà été lu dans notre maison en Octobre
dernier et je dois vous dire que les rapports avaient été très sévères.
On reprochait en particulier à l’auteur un hermétisme prétentieux, un
manque total de composition, de nombreuse tirades creuses, des divagations
philosophiques sans grand intérêt. Dans ces conditions, je ne vois vraiment
pas à quel éditeur M.Alocco pourrait s’adresser avec quelques chances
de succès. »
ll
y a le châssis…
Il y a le châssis, la toile, les formes, les couleurs. Mais chez Marcel
Alocco, ces matériaux de la peinture traditionnelle servent à mettre en
évidence sous forme plastique le rapport qu'entretient un signifiant avec
ses propres détériorations; la toile devient moment dans le temps et l'espace:
elle est notation de la modification d'un même message lorsque le signifiant
subit, sur un champ donné, plusieurs étapes détérioratrices. L'aspect
rétinien que s'acharnaient à détruire, par des artifices techniques, Yves
Klein, le Nouveau-Réalisme et l'anti-peinture de Michel Parmentier, devient
de ce fait, secondaire; Alocco entend ainsi opposer à ce qu'il estime
être des dérobades, la réalisation d'une destination nouvelle de la technique
picturale.
Raphaël
Monticelli
Janvier 1969
Catalogue de l'exposition "INterVENTION"
(Alocco, Dolla, Saytour,Viallat)
Circolo La Fede, Rome, février 1969.
A propos du même texte, R.M. Albérès, qui tenait la principale rubrique
de critique littéraire des « Nouvelles Littéraires » ( lettre du 21 janvier
1969):
« J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre roman, que notre ami commun
Henri Giordan m’a transmis. Il a un grand mérite: son style et sa forme
« vivent » selon les goûts et les besoins de la sensibilité de notre époque
- et il y demeure aussi une "histoire" et une "intrigue" en filigrane.
Il me rappelle les Almagestes d’Alain Badiou, avec moins de prétention
dans le volume de la chose écrite, mais avec autant d’acuité, de liberté
et de présence. »
...
l’Ecole expose un sculpteur, Bernard Pagès et six peintres: Marcel Alocco,
Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, Claude
Viallat. Pagès utilise des matériaux dits « pauvres », comme le grillage,
les fagots de bois. Les peintres, en revanche, se rattachent au courant
« Degré zéro » de l’art: donner le moins possible, essayer de sortir de
la peinture considérée comme spectacle. Les résultats bien sûr, sont divers.
les uns n’arrivent pas à s’éloigner de la conception classique du tableau,
les autres tentent d’en sortir en posant leurs oeuvres à terre ou en les
suspendant comme des bannières. on peut trouver dans l’exposition l’amorce
d’une idée.
Otto
Hahn
Six peintres, un sculpteur,
l’Express 28 avril 1969
Il
y a l’art Intellectuel ou l’attitude-art. C’est une opération mentale
qui nie l’idée et veut être viscérale. Il s’agit de Viallat et Saytour
puis un peu différents Dolla, Alocco et Pagès. Je les crois influencés
par le groupe parisien Buren, Toroni, Parmentier, Mosset. Mais quoiqu’il
en soit, ceux de Nice comme ceux de Paris sont des prétentieux hypocrites.
Ben
avril 1969
Stencils de Ben, 1963-1969
Alocco
toujours la même chose à force de creuser son petit trou cela devient
subtil.
Ben
Sigma 1969,
deuxième lettre à Annie
Stencils de Ben, 1963-1969. .
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